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Exit Tax : comprendre les conséquences fiscales en cas d’expatriation

L’exit tax est un dispositif fiscal qui concerne les contribuables quittant leur pays de résidence pour s’installer dans un nouveau pays et qui conservent des parts dans une société demeurant dans leur ancien pays. Ce mécanisme vise à imposer les plus-values latentes sur certains actifs détenus par les expatriés au moment de leur départ. L’exit...

L’exit tax est un dispositif fiscal qui concerne les contribuables quittant leur pays de résidence pour s’installer dans un nouveau pays et qui conservent des parts dans une société demeurant dans leur ancien pays. Ce mécanisme vise à imposer les plus-values latentes sur certains actifs détenus par les expatriés au moment de leur départ. L’exit tax peut avoir un impact sur la fiscalité internationale et le transfert du domicile fiscal des personnes concernées. Toutefois, pour la plupart des expatriations ayant lieu entre deux pays européens, l’expatrié bénéfice de façon quasi systématique d’une exonération de garanties financières à apporter. Dans ce cas l’exit ne représente qu’une déclaration à effectuer.

Pour bien comprendre les conséquences de l’exit tax, il est important d’examiner son champ d’application et ses modalités d’imposition. Nous allons aussi explorer les mécanismes de report et de sursis de paiement, ainsi que les stratégies pour optimiser sa situation face à cette taxe. Ces éléments sont importants pour les personnes envisageant une expatriation et souhaitant anticiper les implications fiscales de leur départ engendrées par la conservation de parts dans une société lors du départ.

Champ d’application de l’Exit Tax lors de l’expatriation

Critères de résidence fiscale

L’exit tax s’applique aux contribuables qui transfèrent leur domicile fiscal hors de leur pays de résidence habituel. Pour être concerné par ce dispositif, il faut généralement avoir été résident fiscal du pays durant un certain nombre d’années précédant le transfert. Cette durée dépend de chaque pays qui possède une exit tax. Cette condition de durée vise à cibler les personnes ayant eu une présence fiscale significative dans leur pays de résidence avant leur départ.

Seuils de participation et de valeur des titres

L’exit tax ne s’applique pas à tous les contribuables quittant leur pays. Elle concerne principalement ceux qui détiennent des participations importantes ou un patrimoine mobilier conséquent. Les seuils d’application variant en fonction des pays mais en règle général il portent sur :

• Détention de droits sociaux, valeurs ou titres représentant un certain pourcentage des bénéfices sociaux d’une société.
• Possession d’un portefeuille de titres dont la valeur globale excède un certain montant.

Ces critères visent à cibler les contribuables disposant d’un patrimoine mobilier important, susceptible de générer des plus-values significatives.

Exceptions et cas particuliers

Certains types d’investissements sont expressément exclus du champ d’application de l’exit tax. C’est notamment généralement le cas des titres détenus dans certaines enveloppes fiscales et dans des contrats d’assurance-vie. De même, les parts de sociétés à prépondérance immobilière soumises à l’impôt sur le revenu peuvent être ou ne pas être concernées par l’exit en fonction du droit interne de chaque pays disposant d’une exit tax.

Il est intéressant de noter que les actifs numériques, tels que les cryptomonnaies et les NFT, ne sont actuellement pas visés par l’exit tax. Cette exclusion pourrait évoluer à l’avenir, compte tenu de l’importance croissante de ces actifs. Les impôts sur les cryptomonnaies sont un vrai sujet dans le choix d’un pays d’expatriation pour les investisseurs concernés.

Les dispositifs d’exit tax dans le monde

L’exit tax existe dans plusieurs pays ayant généralement une fiscalité élevée. Ces pays ont mis en place des dispositifs pour prévenir l’évasion fiscale présumée qui pourrait être liée à l’expatriation. Ces mécanismes visent généralement à imposer les plus-values latentes au moment du départ du contribuable.

L’exit tax dans les différents pays

Certains pays de l’Union européenne ont adopté des régimes d’exit tax, prévoyant l’imposition des plus-values latentes lors du départ fiscal. Ces dispositifs varient en termes de seuils d’application, de durée de résidence requise et de modalités d’imposition.

Certains pays ciblent par ailleurs de façon plus spécifique les contribuables transférant leur résidence fiscale dans des pays considérés comme étant des paradis fiscaux.

Il est important pour les contribuables envisageant une expatriation de bien comprendre le champ d’application de l’exit tax et ses implications. Une analyse précise de leur situation patrimoniale et fiscale est recommandée pour anticiper les conséquences de ce dispositif sur leur projet d’expatriation.

Modalités d’imposition des plus-values latentes en cas d’expatriation

L’exit tax s’applique aux plus-values latentes sur certains actifs détenus par les contribuables quittant leur pays de résidence fiscale. Ce dispositif fiscal a un impact significatif sur la fiscalité internationale des personnes transférant leur domicile fiscal à l’étranger. Pour bien comprendre les conséquences de l’exit tax, il est essentiel d’examiner les modalités d’imposition des plus-values latentes.

Détermination de la base imposable

La base imposable de l’exit tax est généralement calculée en évaluant les plus-values latentes au moment du transfert de résidence du contribuable. Ces plus-values correspondent à la différence entre la valeur réelle des titres au jour du transfert du domicile et leur prix de revient, qui correspond généralement au prix d’achat. Il est important de noter que les moins-values potentielles ne sont généralement pas prises en compte pour réduire la base imposable.

L’exit tax concerne également parfois, en fonction des pays, les créances trouvant leur origine dans une clause de complément de prix et les plus-values en report d’imposition. Ces éléments sont ajoutés à la base imposable pour déterminer le montant total soumis à l’imposition.

Taux d’imposition applicables

Les taux d’imposition applicables à l’exit tax sont généralement alignés sur ceux en vigueur pour les plus-values mobilières. Pour les transferts de domicile fiscal hors de son pays, deux options s’offrent aux contribuables :

1. Le principe de droit commun : L’impôt sur le revenu est calculé en appliquant un taux généralement forfaitaire au montant des plus-values et créances déclarées.

2. L’option pour le barème progressif : Sur demande du contribuable, l’impôt sur le revenu peut être déterminé en appliquant le barème progressif. Dans ce cas, le calcul est effectué en comparant l’impôt dû avec et sans les plus-values et créances imposables dans le cadre de l’exit tax.

Prélèvements sociaux

En plus de l’impôt sur le revenu, les plus-values et créances soumises à l’exit tax sont également assujetties aux prélèvements sociaux. Le taux global des prélèvements sociaux dépend de chaque pays.

Pour atténuer la charge fiscale, l’exit tax prévoit des mécanismes de dégrèvement sous certaines conditions. Une planification minutieuse en amont de l’expatriation est indispensable pour les personnes concernées par l’exit tax.

Ces modalités d’imposition des plus-values latentes dans le cadre de l’exit tax soulignent en effet l’importance pour les contribuables envisageant une expatriation d’anticiper les conséquences fiscales de leur départ et de bien comprendre les mécanismes en place pour optimiser leur situation face à cette taxe.

Mécanismes de report et de sursis de paiement

L’exit tax prévoit des mécanismes de report et de sursis de paiement pour atténuer les contraintes financières imposées aux contribuables quittant leur pays. Ces dispositifs permettent de différer le paiement de l’impôt jusqu’à la cession effective des titres ou l’encaissement de la créance concernée.

Sursis automatique ou sursis sur demande

Le sursis de paiement peut être obtenu de deux manières distinctes :

1. Sursis automatique : Il s’applique généralement lorsque le contribuable transfère son domicile fiscal vers un État membre de l’Union Européenne conformément au principe de libre circulation au sein de l’Union Européenne. Un transfert de domicile dans un pays européen tel que Chypre, Malte, l’Italie ou la Grèce peut donc se faire de façon simple.

2. Sursis sur demande : Il concerne les transferts vers d’autres États non-européens. Dans ce cas, le contribuable doit en faire la demande expresse avant son départ, en utilisant le formulaire dédié à cela. Une expatriation dans un pays tel que l’Andorre, la Suisse ou Dubaï par exemple peut nécessiter une analyse attentive du dossier en amont pour les personnes concernées par l’exit tax.

Garanties à fournir

Pour bénéficier du sursis sur demande, le contribuable doit remplir certaines conditions :

1. Désigner un représentant fiscal dans son pays de départ chargé de recevoir les communications relatives à l’exit tax.
2. Constituer des garanties auprès du service des impôts à hauteur du montant de l’exit tax. Ces garanties peuvent prendre la forme d’un séquestre, d’un nantissement ou d’une hypothèque.

Le montant des garanties correspond à un pourcentage du montant total des plus-values et créances retenues pour leur montant brut, avant application des éventuels abattements pour durée de détention.

Suivi annuel des impositions en sursis

Les contribuables bénéficiant du sursis de paiement sont tenus de respecter certaines obligations déclaratives :

1. Déposer une déclaration l’année suivant le transfert du domicile fiscal hors de son pays, dans les mêmes délais que la déclaration annuelle des revenus.
2. Pour les années postérieures au transfert, soumettre une déclaration spécifique auprès du service des impôts des non-résidents pour assurer le suivi des impositions en sursis de paiement (généralement cette obligation perdure durant quelques années suivant le départ).

La déclaration annuelle de suivi se limite généralement aux créances de complément de prix et aux plus-values en report d’imposition. Les contribuables déclarant uniquement des plus-values latentes le jour du transfert sont généralement dispensés de cette obligation.

Il est important de respecter ces délais et formalités pour conserver le bénéfice du sursis de paiement. Le non-respect de ces obligations peut entraîner l’exigibilité immédiate de l’impôt.

Ces mécanismes de report et de sursis de paiement offrent une certaine flexibilité aux contribuables confrontés à l’exit tax en fonction de leur pays de départ. Ils permettent d’adapter le paiement de l’impôt à la réalisation effective des plus-values, tout en garantissant les intérêts du service des impôts de leur pays de départ.

Stratégies d’optimisation fiscale face à l’exit tax

Planification du départ à l’étranger

Pour atténuer l’impact de l’exit tax, une planification minutieuse du transfert du domicile fiscal est importante. Il est recommandé d’anticiper le départ et d’analyser en détail sa situation patrimoniale. Les contribuables doivent évaluer la valeur de leurs titres et déterminer s’ils dépassent les seuils d’application de l’exit tax. Une stratégie consiste à échelonner le transfert des actifs sur plusieurs années pour rester en dessous des seuils. Il est également judicieux de choisir le moment du départ en fonction de l’évolution de la valeur des titres détenus. Une stratégie plus radicale peut consister à clôturer la société détenue avant son départ et ainsi ne plus être soumis à exit tax et simplement payer les impôts dus au moment de la cession.

Restructuration du patrimoine avant l’expatriation

Avant de s’expatrier, il est possible de restructurer son patrimoine pour optimiser sa situation face à l’exit tax. Une option consiste à donner une partie des titres à des membres de la famille restant dans son ancien pays, ce qui permet de réduire la valeur du portefeuille soumis à l’exit tax. Il est aussi envisageable de transformer certains actifs en d’autres formes de placement non concernées par l’exit tax, comme les contrats d’assurance-vie. La création de structures holding peut également être une solution pour réorganiser la détention des titres de manière plus avantageuse. Lors d’une expatriation ayant lieu en Europe la planification fiscale est plus simple.

Utilisation des conventions fiscales internationales

Les conventions fiscales internationales jouent un rôle significatif dans l’optimisation face à l’exit tax. Il est important de bien comprendre les accords entre le pays de départ et le pays de destination pour bénéficier des dispositions les plus favorables. Certaines conventions prévoient des mécanismes d’élimination de la double imposition, ce qui peut réduire la charge fiscale globale. Le choix du pays d’accueil a un impact significatif sur le traitement fiscal des plus-values et des revenus futurs.

Pour maximiser les avantages des conventions fiscales, il est recommandé de bien analyser les problématiques de fiscalité internationale. Cela permet d’identifier les opportunités d’optimisation et de s’assurer du respect des obligations déclaratives dans les deux pays. Une bonne compréhension des règles de résidence fiscale est également importante pour éviter toute confusion sur le statut fiscal après le départ.

Il est important de noter que le sursis de paiement automatique s’applique lors d’un transfert vers un État membre de l’Union européenne. Cette disposition offre une flexibilité accrue et permet de différer le paiement de l’exit tax jusqu’à la cession effective des titres ou tout simplement d’attendre de ne plus être soumis à l’exit tax à l’issue de quelques années d’expatriation.

Face à l’exit tax, une approche stratégique et bien planifiée est essentielle. La combinaison d’une planification du départ, d’une restructuration patrimoniale judicieuse et d’une utilisation optimale des conventions fiscales peut considérablement réduire l’impact de cette taxe sur le patrimoine professionnel des expatriés. Il est toutefois primordial de rester dans le cadre légal et de ne pas chercher à contourner abusivement le dispositif, au risque de s’exposer à des sanctions fiscales.

Bien gérer l’exit tax dans son projet d’expatriation

L’exit tax a un impact qui peut être significatif sur la fiscalité des expatriés, nécessitant une planification minutieuse pour ceux qui envisagent de quitter leur pays tout en conservant une société dans leur ancien pays. Une compréhension approfondie de son champ d’application, de ses modalités d’imposition et des mécanismes de report est importante pour gérer efficacement ses implications financières. Les stratégies d’optimisation, telles que la restructuration du patrimoine et l’utilisation judicieuse des conventions fiscales, offrent des possibilités pour atténuer son impact.

L’exit tax représente un défi qui peut sembler complexe pour les contribuables quittant leur pays tout en y conservant une société. L’impact fiscal réel est toutefois la plupart du temps limité et une approche précise du problème permet de le surmonter de façon optimale. Une approche bien réfléchie, combinant une planification soigneuse et un choix de pays d’expatriation adapté, peut aider à réduire la charge fiscale tout en respectant les obligations légales. Bien que contraignante, cette taxe n’est pas un réel frein à l’expatriation lorsqu’une préparation rigoureuse pour assurer une transition fiscale en douceur est appliquée.

N’hésitez pas à consulter notre cabinet pour votre projet d’expatriation.

Autres ressources
Comment peut-on être exempté d'exit tax ?
L’exit tax ne concerne que les personnes qui possèdent des sociétés dans leur ancien pays de résidence ou qui sont actionnaires de sociétés dans une part importante ou pour des montants importants. Les expatriés dont le patrimoine est uniquement financier ne sont généralement pas soumis à l’exit tax. L’expatriation dans un pays européen permet par ailleurs aux expatriés qui seraient soumis à l’exit tax de bénéficier d’un sursit automatique. L’exposition à l’exit tax ne dure par ailleurs que quelques années après le départ à l’étranger.
Quelle est la fiscalité applicable à un expatrié ?
La fiscalité d’un expatrié dépend principalement de son domicile fiscal. Il est donc généralement imposé dans son nouveau pays de résidence. Les revenus provenant d’autres pays (dividendes, loyers etc…) peuvent faire l’objet de retenues à la source en fonction du pays dont ils proviennent et en fonction des accords de non double imposition en vigueur entre les pays concernés. Une structuration correcte des actifs est donc importante au moment de l’expatriation afin de minimiser son exposition fiscale.
Comment un expatrié peut-il ne plus être imposable dans son ancien pays de résidence ?
Un individu qui change sa résidence fiscale cesse généralement d’être imposable dans son ancien pays de résidence sur ses revenus. Une analyse détaillée de la source des revenus peut toutefois être utile afin de structurer correctement ses actifs et de bien localiser les centres d’intérêts économiques dans le nouveau pays de résidence.
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